La ville d’Azur - Résidence Photographique à Lisbonne, 2005
En septembre 2005, L’Institut Camões à Paris m’a accordé une bourse d’étude de deux mois à Lisbonne.
Le sujet était la ville de Lisbonne. Le désir de réaliser une résidence artistique à Lisbonne s’inscrivait dans une volonté de poursuivre plus loin l’exploration photographique sur la question d’identité à travers une des plus vieilles villes d’Europe : Lisbonne, ville proche de mon identité historique et qui a indéniablement marqué la mémoire de la découverte du monde.
Comme dans mes autres travaux, c’est la vision intérieure qui s’impose d’abord dans mon travail.
Dans ce projet, il s’agissait d’une manière générale de tenter de faire surgir les qualités plastiques incontestables de la ville : Lisbonne, dans son histoire, sa culture, sa singularité, et de voir comment par cette mise en confrontation de la mémoire et du temps, se théâtralise la jonction du paysage urbain au paysage intime, créant ainsi une variation de l’écart, un glissement vers un paysage imaginaire. Il s’agissait pour moi de saisir une vision de la ville, à l’intérieur duquel l’expérience vécue était une composante essentielle. Tout dans la ville : la foule, l’architecture, les objets, les lieux, les individus devenaient pour moi une partie intégrante du paysage.
Le travail réalisé à Lisbonne se présente comme une suite de diptyques, triptyques, polyptyques tous en corrélation sur le plan du concept : la mémoire, le temps, l’identité ; concept qui s’est inscrit dans ma démarche depuis les travaux de « L’ombre nue », comme fil conducteur et point central de l’ensemble de mon travail photographique.
"La fécondité de ce vagabondage dans Lisbonne est incontestable. On contemple ses images ; tout est à la fois proche et lointain dans le labyrinthe lisboète et peu à peu surgit l’évidence que le temps lui-même devient photographique et qu’affleure ce qui pourrait s’appeler la conscience de l’exil.
Ce travail structuré par le séjour dans la ‘’Ville blanche’’ est animé par le plaisir d’inventer paysage et architectures révélés par un pigment qui serait photographique. La mosaïque narrative qui en est issue restitue la poésie du lieu."
Fabienne di Rocco (extrait de texte)
Collaboratrice de Eduardo Arroyo