Mémoire en écho
La photographie comme geste artistique est à considérer dans mon travail comme une activité constante de traduction du réel, en un autre réel : celui de la photographie.
Photographier c’est pour moi une sorte de philosophie en actes, c’est tenter l’affirmation d’une présence au monde et la disponibilité à ce qui peut à tout moment advenir au regard. Photographier c’est aussi pour moi une tentative désespérée de capter ce qui échappe en permanence : le temps, désir de saisir quelque chose de sa perte, de suspendre - et dans le même temps prolonger - son envol. Le rendre visible.
Explorer la question du temps me renvoie directement à la question de la mémoire, dans mon travail, la mémoire et le temps se fondent l’un dans l’autre. La mémoire, étant la trame mentale de ma vie, et l’identité une suite d’événements situés dans le temps. Je dirais donc qu’il n’y a pas de mémoire sans temps, la mémoire permet de faire le lien avec le monde.
Dans cette perspective, chaque série du corpus prend prétexte à une exploration du médium pour aller questionner en premier lieu la mémoire iconographique de mes ancêtre. Mémoire en écho, c’est l’histoire d’une transmission, du passage d’une réalité visible à une autre, il s’agit en quelque sorte de signifier le constat d’une absence révélée par la présence du regard dans une nouvelle présentation. Ce travail fut présenté pour la première fois à Paris, dans le cadre du "Mois de Photo 98", (L’intimité) M.E.P Paris.